Robert Combas : Série « Les Musiciens »

Warren Levy art - Robert Combas : Série « Les Musiciens »

Warren Levy art - Robert Combas : Série « Les Musiciens »

Robert Combas, figure fondatrice de la Figuration Libre, a toujours entretenu un lien profond avec la musique. Dans la série « Les Musiciens », il transpose l’énergie du rock dans une peinture foisonnante, colorée et vibrante. Cette série, emblématique de son œuvre, est directement inspirée de son engagement musical au sein du groupe Les Sans Pattes, fondé avec Lucas Mancione. Elle illustre une volonté affirmée de fusionner les arts visuels et sonores, dans un geste libre, joyeux et parfois sauvage.

Une peinture rythmée par le son

Chaque toile de la série se présente comme une explosion visuelle. Les couleurs sont franches, les traits nerveux. L’ensemble semble en mouvement. Combas peint comme on improvise un solo de guitare : avec fougue et spontanéité. Le rythme est omniprésent. Les lignes ondulent, les motifs se répètent, les compositions débordent du cadre. Le regard circule d’une figure à l’autre, emporté par un flux continu. Cette dynamique évoque la musique live, avec ses dissonances et ses harmonies inattendues.

Des figures entre mythe et délire

Les musiciens représentés par Combas sont bien plus que des instrumentistes. Ils sont tour à tour monstres, poètes, créatures hybrides. Leurs corps, déformés et exagérés, rappellent les masques des arts primitifs ou les personnages de bandes dessinées. Chaque figure incarne une intensité, une voix, un cri. Les visages hurlent, les bras s’étirent, les instruments fusionnent avec les corps. Ce traitement expressionniste sert un propos puissant : la musique est un langage de l’âme, sauvage et instinctif.

Une œuvre totale, entre art et performance

Avec « Les Musiciens », Combas ne se contente pas de peindre des scènes musicales. Il crée une œuvre totale. Le lien avec son groupe Les Sans Pattes est essentiel. Lors des performances, il peint en direct sur scène, au rythme de la musique. Ces moments donnent naissance à une synesthésie rare : un dialogue immédiat entre le son, le geste et la couleur. Comme il l’affirmait dans une interview à Libération (2009) : « La peinture, c’est du rock que l’on regarde. »